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Desde 2001, difunde la literatura y el arte — ISSN 1961-974X
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Número Especial
7 1 2015
Luis Benítez : Le Pays de la distance par Kenneth White

Je me suis immédiatement senti chez moi dans la poésie de Luis Benítez (1). Non pas seulement parce qu'il se réfère beaucoup à la poésie de langue anglaise, mais, surtout, parce qu'il a un champ de références universel. Dans la langue anglaise, il va de John Donne à Ezra Pound en passant par John Keats et Dylan Thomas — c'est une bonne lignée, une de celles qui portent et qui transportent. Quant au champ universel, on y trouve Ovide, Caton, Lao-tseu, Rimbaud, César Vallejo, et j'en passe.

Dans une phrase plein d'humour et d'humeurs, Dylan Thomas a dit un jour sur la côte galloise, que l'idéal pour une vie humaine heureuse, c'était un utérus avec vue sur la mer (« a womb with a view »). Voilà, me semble-t-il, le point de départ de Benítez. « De l'utérus à la tombe », dit-il dans un de ses premiers poèmes encore empreints d'un existentialisme freudien. Mais il va, de plus en plus, vers des rivages lointains et un océan, « le pays de la distance », par l'intermédiaire d'animaux, depuis l'auroch d'une Europe archaïque jusqu'à un chat de Buenos Aires apparemment domestiqué, et d'êtres humains solitaires, migrants, explorateurs, qui s'efforcent, errant sur le sentier des ombres, de lire « l'obscur latin du réel »

Cette anthologie d'une centaine de pages contenant une cinquantaine de poèmes publiés entre 1980 et 2006, excellemment traduits par Jean Dif, donne une très bonne idée de ce poète argentin, que je retrouverai peut-être un jour dans mon Euramérasie mentale, quelque part entre un détroit de Béring mythique et un désert de Gobi métaphysique, en terrain spécifiquement géopoétique.

Brève Anthologie Poétique de Luis Benítez, Editions La Résonance, Pau, France, 2014.

acerca del autor
Kenneth

Kenneth White, Glasgow (Escocia), 1936. Cursó estudios (letras francesas y alemanas, latín y filosofía) en la universidad de Glasgow, y los termina con la distinción Magister Artium de primera clase en francés y alemán. Marcha a Francia con una beca en 1959. En París escribe “Limbes incandescents” y en una casa en la montaña de Ardéche, “Lettres de Gourgounel” que fue un best-seller en 1979. Publicó después “En toute Candeur” (poemas y texto biográfico), París (1963) y tres libros en Londres. Vuelve a publicar en París en 1976, poesía, ensayos, prosa narrativa con traducción francesa (White escribe en inglés, con excepción de los ensayos). Son seguidamente traducidos a varios idiomas: alemán, holandés, italiano, búlgaro, rumano, serbocroata, macedonio, polaco, español... En 1979, White sustenta en La Sorbona una tesis de Estado sobre el "nomadismo intelectual". En 1983, es nombrado catedrático de la Universidad de París-Sorbona. Luego escribe "libro-itinerario" (waybook), como “Travels in the Drifting Dawn” recorre Europa de norte a sur y de oeste a este. En “La route bleue”, es el norte de América, las riberas del San Lorenzo y la meseta del Labrador. Ha recibido varios premios como el Médicis Étranger, el Grand Prix du Rayonnement Français de l'Académie Française y el premio Aleramo en Italia. Entre sus últimos libros editados están “Le passage extérieur”, poesía (2006), “Le rôdeur des confins”, prosa (2006) y “La carte de Guido”, relato de viaje (2011). Vive desde 1983 en la costa norte de Bretaña.